2022 – Centenaire de la mort du Bienheureux Charles – Articles mensuels sur un épisode de sa vie

Le 1er  avril 2022 le centenaire de la mort du Bienheureux Charles sera commémoré dans le monde entier par la
Ligue de Prière du Bienheureux Empereur Charles d’Autriche pour la paix des peuples – Gebetsliga

Vous retrouverez à cette occasion quelques articles sur  un épisode de la vie du Bienheureux Charles.

Écrits par madame Elizabeth Montfort , Déléguée  de la Ligue de prière du Bienheureux Charles – Gebetsliga  France – et auteur du livre  ” Charles et Zita de Habsbourg,  itinéraire spirituel d’un couple ” – Éditions Artège, ces articles proposent de  rejoindre notre propre vie de chrétien.

Mars 2022 : Chercher la paix … L’Empereur Charles fut un Ami de la Paix

Alors que la guerre frappe l’Ukraine dont la partie occidentale était rattachée à l’empire austro-hongrois, il est bon de regarder le Bienheureux Charles dans sa quête inlassable de la paix. 

Dès son accession au trône, en novembre 1916, l’Empereur Charles n’eut de cesse de chercher la paix. S’il est si déterminé, c’est que la guerre le révulse :

« Je prie Dieu qu’Il nous donne la paix et qu’Il sauve nos peuples des horreurs de la guerre».

Cette quête de la paix est une question de conscience. Chacun de ses actes, durant son règne éphémère, s’inspire de cette pensée ; elle est la clé de toutes ses décisions. »

Dès décembre 1916, commence une série de tentatives de paix dont la plus connue est celle où ses beaux-frères, les Princes Sixte et Xavier de Bourbon Parme jouèrent un rôle crucial auprès de la France et de l’Angleterre.

En août 1917, Charles inspecte les lignes de front entre son armée et l’armée italienne. Onze fois les italiens ont été repoussés au-delà de l’Isonzo, aujourd’hui en Slovénie. Charles avance au milieu des cadavres. Des corps déchiquetés, pulvérisés, carbonisés. Les corps de ses hommes. On voit le souverain pleurer, s’agenouiller. Et prier. Des larmes de tristesse et de désolation coulent sur ses joues. Quand il se relève, il murmure pour lui-même :

« Aucun homme ne peut porter une telle responsabilité devant Dieu. Je vais mettre fin à cela, et le plus vite possible. »

Charles ne se plaignait jamais lorsqu’une chance de paix s’évanouissait. Il en cherchait aussitôt une autre. Il est le seul à répondre favorablement à l’appel du Pape Benoit XV. Et devant les incompréhensions, il déclare :

« Je ne me reposerai pas un seul jour ! Ne s’agit-il pas de vies humaines ? »

Dans ses dernières heures passées à Madère sur son lit d’agonie, Charles avait encore la force de prier devant le Saint Sacrement :

« Je me suis toujours efforcé de connaitre la volonté de Dieu et de la suivre. Quand on connait la volonté de Dieu, tout est bien. Je pardonne à tous ceux qui travaillent contre moi, je continuerai à prier et à souffrir pour eux. J’offre ma vie en sacrifice pour la paix entre mes peuples. ».

Charles a vécu dans sa chair et dans son cœur la Béatitude : Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu.

Le 3 octobre 2004, année de la réunification de l’Europe, le Saint Père Jean-Paul II procède aux dernières béatifications de son long règne, dont celle de Charles :

« Le devoir décisif du chrétien consiste à chercher en toute chose la volonté de Dieu, à la reconnaitre et à la suivre. L’homme d’Etat et le chrétien Charles d’Autriche se fixa quotidiennement ce défi. Il était un Ami de la PaixA ses yeux, la guerre apparaissait comme « une chose horrible ». Arrivé au pouvoir dans la tourmente de la première guerre mondiale, il tenta de promouvoir l’initiative de paix de mon prédécesseur Benoit XV. »

Qu’il soir un exemple pour nous tous, en particulier pour ceux qui ont aujourd’hui une responsabilité politique en Europe (Rome, le 3 octobre 2004)


Prions inlassablement pour la paix en Ukraine et en Europe, par l’intercession du Bienheureux Charles d’Autriche, Empereur de la Paix !

Elizabeth Montfort
Gebetsliga France
Ligue de la Prière pour la canonisation du Bienheureux Charles d’Autriche
gebetsliga.france@gmail.com
https://bienheureuxcharlesdautriche.com/

 

Février 2022 : S’engager dans le mariage

Nous allons maintenant nous aider mutuellement à aller au ciel 

En ce jour du 21 octobre 1911, Charles s’apprête à célébrer son mariage avec la Princesse Zita de Bourbon Parme à Schwarzau.  Ils sont lointains cousins. La grand-mère adoptive de Charles, l’archiduchesse Maria Teresia, est la tante de Zita. Mais surtout, ils s’aiment d’un amour simple et profond. Les deux fiancés se sont préparés avec sérieux à recevoir ce sacrement. 

Le matin de ce qui sera le dernier grand mariage de l’Europe moins de trois ans avant la déflagration mondiale, Charles dit à celle qui dans quelques heures deviendra son épouse devant Dieu : 

« Nous allons maintenant nous aider mutuellement à aller au ciel »

La direction est fixée, même s’ils ne savent pas encore quelle forme prendra leur responsabilité d’époux. Charles a 24 ans, Zita, 19 ans. Cette parole de Charles si engageante prendra tout son sens au cours de leur courte vie conjugale terrestre, dans les moments de joie, comme dans les épreuves. 

A la messe de mariage célébrée par Monseigneur Bisletti, les lectures et le consentement sont prononcés en français et c’est par un oui retentissant que Charles et Zita s’engagent l’un envers l’autre pour toute leur vie. Charles a fait graver sur leur alliance l’invocation à Marie « Sub tuum praesidium confugimus, sancta Dei Genitrix », l’une des plus ancienne invocation à la Bienheureuse Vierge Marie :

« Sous votre garde nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu ! 
Ne méprisez pas la prière de vos enfants en détresse. 
Mais délivrez-nous de tout danger,
Ô Toujours-Vierge glorieuse et bénie ! »

Monseigneur Bisletti donne lecture de la lettre du Pape Pie X adressée aux jeunes mariés : « Le Pape prie la divine Providence de bénir le mariage qui va être conclu. Que Dieu donne au jeune couple chrétien sa protection dans l’avenir. Que la famille soit pour eux un refuge dans les heures difficiles. Qu’ils aient toujours confiance en Dieu qui donne son aide si on l’approche avec une foi et une dévotion véritable. Que le sacrement qu’ils vont recevoir leur donne le fondement d’une vie familiale heureuse. »

La journée est à la fois grandiose et simple : des toilettes magnifiquement brodées pour les femmes, des uniformes richement décorés pour les hommes et une bonne humeur qui se communique tout au long de cette si belle fête.

Ainsi commence la vie conjugale de Charles et Zita.

Prière

Seigneur, en cette Année Internationale de la Famille, nous Te confions tous les époux chrétiens.  

Que le Bienheureux Charles et son épouse Zita, nous aident à vivre dans la Foi, l’Espérance et la Charité et à avancer ensemble sur le chemin de la sainteté.

Elizabeth Montfort

Gebetsliga France

Ligue de la Prière pour la canonisation du Bienheureux Charles d’Autriche  gebetsliga.france@gmail.com

JANVIER 2022  –  RECEVOIR ET TRANSMETTRE

Une enfance pieuse et insouciante

Charles est né le 17 août 1887 au château de Persenbeug, sur le Danube à quatre-vingts kilomètres de Vienne. Le père de Charles, Othon, neveu de l’empereur François-Joseph est le fils de l’Archiduc Charles-Louis. Sa mère est la nièce du roi de Saxe. Maria-Josepha est une femme d’une solide instruction et très pieuse. Elle emmène son fils chaque jour à la messe et lui transmet sa piété mariale. Elle a l’habitude, le soir, en quittant son fils, de lui tracer le signe de croix sur le front et de lui adresser, comme salutation et souhait de bonne nuit, cette oraison si populaire en Autriche : « Loué soit Jésus-Christ ! À jamais ! »

Charles est baptisé le 19 août et passe son enfance au gré des garnisons où séjourne son père, mais également à la Villa Wartholz, où vivent ses grands-parents paternels. Son grand-père, l’archiduc Charles-Louis s’est remarié une troisième fois en 1873 avec la tante de Zita, la fervente catholique Maria- Theresia (1855-1944). Elle jouera dans la vie de Charles le rôle d’une grand-mère attentive et aimante.

Très jeune, le petit Charles fait preuve d’une exceptionnelle douceur de caractère et d’esprit charitable. Il n’est pas rare qu’il donne à des enfants pauvres les jouets qu’il a reçus à Noël ou à son anniversaire et qui pourtant le comblent de joie. Cette bonté le caractérisera toute sa vie et sera reconnue par tous.

A onze ans, il fait sa première communion. Un proche de la famille dira : « Si l’on ne savait pas prier, c’est par ce jeune monsieur qu’on l’apprendrait ».

Charles a une enfance conforme aux archiducs d’Autriche : précepteurs, carrière militaire et éducation dans la foi catholique. En 1903 et en 1904, Charles fait un séjour d’immersion linguistique en Bretagne chez le Duc de Rohan à Josselin. Charles aime se recueillir dans la basilique de Josselin aux pieds de la statue miraculeuse de la Vierge du Roncier, qui donne lieu chaque année à un pèlerinage breton célébré le 8 septembre.

Très proche de sa mère et de sa grand-mère, Charles approfondit ainsi sa foi, ce qui sera déterminant pour toute sa vie. Cette éducation profondément enracinée dans la foi catholique, c’est-à-dire dans ce lien constant entre la vie de prière et les actes de charité, sera transmise à ses enfants lorsque viendra son tour de les éduquer.


Elizabeth Montfort
Gebetsliga France
Ligue de la Prière pour la canonisation du Bienheureux Charles d’Autriche

gebetsliga.france@gmail.com
https://bienheureuxcharlesdautriche.com